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Banque et éthique : la voie de la cohérence
La banque constitue aujourd’hui un partenaire dont il est difficile sinon impossible de se passer. Certains militants et idéalistes expérimentent, avec plus ou moins de facilités, de laisser derrière eux RIB et carte bleue afin de faire fi de ce qui reste un symbole fort de nos sociétés capitalistes. En tout état de cause, nombre d’obstacles surgissent rapidement face à une quantité non négligeable de démarches.
Dès lors, il est opportun de chercher les solutions et autres compromis qui nous laissent la possibilité de jouir des services bancaires usuels sans avoir le sentiment d’être pris en otage. Il faut dire que le paysage financier français est loin d’être exemplaire et les différentes études menées par plusieurs ONG convergent pour témoigner qu’aujourd’hui encore, les banques restent en quête du gain sans être prêtes à considérer les tenants et aboutissants de leurs investissements.
Conséquence majeure de cet état de fait : quand bien même vous vous attachez à une ligne de conduite la plus exemplaire en terme de consommation du quotidien, il est fort à parier que votre argent constitue un levier, malgré vous, à des investissements dans les énergies fossiles : charbon, pétrole, sable bitumeux et toutes ces exploitations oh combien préjudiciables à la planète mais qui restent, au regard des pôles financiers, des valeurs sûres. Vous pensiez que votre argent restait en veille dans une petite boite à gâteau soigneusement posée sur la deuxième étagère du coffre fort ? Que nenni ! L’argent confié à votre banque représente une sorte de prêt dont la banque dispose à sa guise pour s’enrichir davantage.
Derrière cette réalité, un deuxième aspect est à déplorer : l’opacité qui prédomine quant à ces investissements tant tout est mis en oeuvre pour que les flux financiers s’avèrent les plus opaques possibles.
En parallèle, à l’instar des producteurs d’énergies dont les campagnes de communication les présentent tous plus « verts » les uns que les autres, le green-washing ne manque pas pour témoigner de pseudos-engagements et autres considérations éthiques qui représentent, pour une large majorité des établissements, un niveau minime en comparaison avec l’ensemble de leurs activités.
Peu de banques présentes sur le territoire sont donc recommandables mais il en existe heureusement quelques-unes même si on regrettera le choix plutôt restreint.
Tout en haut du podium : la Nef fait figure de 1ère de la classe et constituerait certainement une évidence si elle ne s’arrêtait pas, pour l’heure, à proposer des solutions d’épargne. Au demeurant, il faut savoir que ce sont surtout les sommes placées en épargne qui sont utilisées par les banques pour faire leurs courses.
La Nef prête et investit uniquement dans des initiatives et des projets dans le champs de l’économie sociale et solidaire, l’environnement, la culture. En outre, elle publie chaque année la liste de l’intégralité de ses investissements. En plaçant votre argent dans leurs caisses, il vous est proposé d’attribuer à un secteur de votre choix une partie de vos intérêts ou encore de participer à des taux moindres pour les porteurs de projet.
La ligne de conduite et le conseil que nous aurions à vous donner sont donc simples : quel que soit l’objet et quel que soit le montant concernés, un compte épargne à la Nef, s’il est un fait qu’il sera moins rémunérateur sera aussi moins dévastateur ! À vous de considérer évidemment ce que vous souhaitez prioriser entre du revenu et la perspective de sauver le monde… Un parti-pris, nous ? Si peu…
Concernant le compte courant – puisque la Nef ne propose ce service qu’aux sociétés et associations ayant souscris un emprunt par leur intermédiaire – la deuxième place revient au Crédit Coopératif. C’est auprès de cet établissement qu’a été souscrit l’emprunt immobilier relatif au siège qu’occupe l’association et où prendront place à l’avenir partie de ses activités (emprunt souscrit à titre privé NDR).
En toute transparence, Karine et Laurent ont été confrontés, comme de nombreux témoignages en attestent sur Internet, à un service client assez dégradé : de nombreuses informations quant aux modalités de l’emprunt leur sont apparues au fil de l’eau, certaines possédant un poids non négligeable dans le montage financier et la gestion du quotidien qu’il y a derrière. Pour autant, un tel investissement engendrant un coût de plusieurs dizaines de milliers d’euros, il aurait été regrettable de porter un projet écologique tandis que le bénéfice engendré par la banque serait allé détruire quelques hectares de forêt pour en extraire du gaz ou y planter une palmeraie…
Autre solution susceptible d’apporter une évolution à venir : témoigner auprès de votre banque de vos attentes et ne pas hésiter, si vous venez à en changer, à faire remonter vos motivations. Ainsi, toujours autour de l’emprunt assuré pour l’éco-lieu, le Crédit Agricole (un des groupes portant les investissements les plus préjudiciables et ayant démarché spontanément Karine et Laurent) ou encore le Crédit Mutuel ont été informés des raisons qui rendaient inconcevables un emprunt auprès d’eux. L’une des deux enseignes a témoigné que l’information serait remontée (nous vous laissons deviner laquelle) mais les deux ont indiqué que c’était la première fois qu’elles se trouvaient confrontées à ce type de « revendications ».
Vous l’aurez compris, le recourt à une banque plutôt qu’une autre n’a rien de neutre et fait partie intégrante des décisions éclairées à prendre afin que soit entendues les attentes en terme d’éthique et de responsabilité sociétale.
Imaginez l’impact dès lors que des milliers ou dizaines de milliers de clients retirent leur argent des banques dont les investissements contribuent à détruire notre avenir…
Sur cette petite bulle de fantasme, nous vous offrons quelques liens pour plus d’informations et considérer le positionnement de votre banque :
- https://www.greenpeace.fr/banques-changement-climatique/
- https://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/guide_banque_web.pdf
- http://financeresponsable.org/
- Stop à la dérive des banques et de la finance (livre)
N’hésitez pas à partager cet article pour participer à la prise de conscience collective !
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